Jamais pris de court Bouillon, le Préfet zélé, a appliqué à la lettre les directives d’Eric Besson.
Les 123 kurdes parmi lesquels des femmes enceintes et des bébés ont été transférés à la vitesse de l’éclair dans des centres de rétention disséminés dans toute la France.
Les boat-peoples apatrides de Syrie n’ont guère eu le temps d’apprécier les magnifiques paysages de l’extrême sud de la Corse réservés aux amis du Président Sarkozy.
Au mépris de toutes les règles de droit d’asile et malgré les démarches de la Ligue corse des droits de l'homme, les malheureux récupérés à Cala di Paraguanu, auront transité par le gymnase de Bunifaziu et la base aérienne de Sulinzara en vingt-quatre heures chrono.
Un record qui fait de Besson le boute-people du siècle.
Les gendarmes qui ont "accueilli" ces malheureux ont fait de la Corse une description assez originale :
Pour les "mettre à l'aise", ils leur ont affirmé que ce petit pays était en lutte contre la France, n'avait pas d'avocats et qu'il n'acceptait pas le droit d'asile.
Extraits du tribunal de Nîmes :
Témoin kurde :«Quand on a débarqué, on ne savait pas où on se trouvait. Ils ont dit en Corse, ils nous ont fait très peur en disant que la Corse est en lutte contre la France. On a demandé d’être réfugiés auprès du gouvernement français.»
Le juge nîmois : «Rassurez-vous ici c’est plus calme…»
L’homme kurde: «La Corse a pris la décision de nous expulser, on a refusé, on a demandé de nous couper la tête.»
Le juge français : «C’est une activité que la République ne pratique plus depuis un bout de temps. Est-ce qu’ils ont compris qu’ils pouvaient demander l’asile?»
L’homme : «On nous a fait comprendre que là-bas, on n’a pas le droit de demander l’asile».
Le juge: «Décidément la singularité de la Corse se poursuit jusqu’au bout!»
Ainsi, les divagations calomnieuses de la soldatesque sont imputées aux Corses, Le juge ne les dément pas, il se borne à vanter les vertus de sa république en les opposant aux tares de la Corse. Voila qui va contribuer à la belle image de notre île au niveau international. Mais soyons optimistes, si les forces de l'ordre et la justice française émettent et admettent de tels propos sans que personne ne réagisse, c'est que nous sommes sur la bonne voie, celle de l'indépendance.
© Ghjuvan’Marcu