Intervention R.C.F.M. lundi 20 mars, arrivée du Préfet.
Le Préfet nouveau est arrivé !
J’aimerais lui souhaiter la bienvenue.
A l’ancienne, vous savez, comme on recevait les personnalités autrefois.
Souvenez-vous, de cette petite fille qui avait l’honneur, un bouquet de fleurs à la main, de réciter son poème au prestigieux visiteur.
Pour le nouveau gouverneur, ce texte :
Je l’ai écrit en alexandrins mais il manque un pied ;
Ce doit être celui que j’ai pris en faisant ce pamphlet.
Monsieur le Préfet, nous vous souhaitons la bienvenue !
Vous allez coudoyer un peuple, sa langue, sa culture ;
Ne vous exposez pas à trop grande déconvenue
Et de vos anciens, méditez les mésaventures.
Accueil fleuri
Le plus félon des gouverneurs, devenu notre hôte,
Habitué aux honneurs, au strass et aux paillettes,
Eut droit, ô grand déshonneur, au stress et aux paillotes ;
Son séjour fit long feu, il passa aux oubliettes.
Le processus de Matignon masqua notre calvaire ;
Donnant l’ordre de nettoyer cette terre annexée,
L’état réduisit l’action de votre coreligionnaire,
Ecartant de son noir cabinet, Lacroix vexé.
Matière dont était fait, aussi, son prédécesseur Lacroix vexé
Dubois passa, en l'espèce, un séjour si discret,
Qu’on dit, de lui, qu’il se servit de son successeur
Pour, vite, mettre les voiles et prendre le large en secret.
Celui à qui vous succédez, ce n’est pas banal,
Apprit, à ses dépens, que tout n’était pas macagne
Et qu’on pouvait, dans la mêlée d’une bataille navale,
Viser Lemas, surtout s’il n’était pas de cocagne.
Mal conseillé, ayant la tête trop près du Bonnet,
Craignez que notre belle et légendaire terre d’accueil,
A laquelle Marianne vous a récemment abonné, Du bois, la croix, le mât
Ne se transformât pour vous en fâcheuse terre d’écueils.
Proconsul colonial, satrape à la mode Sarko,
Que le peuple corse ne soit obligé de vous dire,
Si vous êtes le nouvel homme qu’il faut, là où il faut:
Monsieur le Préfet Delpuech quand comptez-vous partir ?
© Ghjuvan’Marcu