Les pêcheurs méditerranéens qui avaient investi dans l’armement de thoniers ont du sushi à se faire : le sémillant ministre du développement durable et de la mer, Jean Louis Abhorre l'eau, a décidé de protéger le thon rouge et d’en interdire la pêche d’ici 18 mois.
Cause noble, s’il en est, cette espèce étant réellement menacée de disparition, tout comme la non moins noble profession de marins-pêcheurs. Abhorre l'eau a fait un choix, il sauvera les thons. Avec, peut-être, une arrière pensée corporatiste : sauver la porte-drapeau des thons du gouvernement, Roselyne Bachelot, camouflée en rose.
Cette décision serait acceptable si elle était prise de conserve avec la totalité des pays méditerranéens ; ce n’est pas le cas et une décision européenne n’y changerait rien. Bien au contraire, à l’instar de la taxe carbone, les autres pays continueraient à épuiser les ressources halieutiques en toute quiétude. La décision doit donc être internationale et je doute qu’elle soit prise en temps voulu, la catastrophe étant prévue pour 2012. L’échec de Copenhague démontre le chemin qu’il reste à parcourir pour changer les mentalités. La Libye, par exemple, ne respecte aucun quota dans ce domaine et autorise facilement des navires étrangers à pêcher sous pavillon libyen, certains pratiquant le massacre sous double pavillon. Allez donc faire entendre raison à Khadafi, qui pourrait répondre sur un thon peu amène et pas tri poli.
Les scientifiques qui connaissent la musique, ont constaté un bémol : les thons ont, ces dernières années, diminué de taille et de poids, devenus des demi-thons puis des quarts de thon, il ne restera bientôt que des miettes.
© Ghjuvan’Marcu