« Sarko de gauche » ou « socialo libéral », « réformateur du PS » ou « populiste », « blairiste » ou « blaireau » : c’est la valse des étiquettes dès qu’on essaye de cataloguer, le sémillant maire d’Evry, voix discordante du parti socialiste.
Prenons le manuel Valls pour décrypter le personnage : en plein débat nauséabond sur l’identité nationale, il vient apporter du grain au moulin de ceux qui veulent moudre les différences; il est certes pour la suppression du bouclier fiscal mais il verrait bien cette mesure inique disparaître en même temps que l’impôt sur les grandes fortunes ; il se positionne sans ambiguïté sur la réforme des retraites proposant l'allongement de la durée des cotisations; enfin, il verrait bien quelques touches de blanc sur le tableau noir de la ville d'Evry. Valls à quatre temps donc, qui ne suit pas la mesure de l’harmonie socialiste et marche sur les pieds de ses partenaires. Dans le concert des régionales, Martine Aubry, en chef d’orchestre avisé, commençait à mener son petit monde à la baguette et semblait avoir réduit la cacophonie à gauche. Manuel Valls sonne le réveil en fanfare : au vu de cette Valls-hésitation, il reste encore beaucoup de répétitions aux instrumentistes du PS pour trouver les accords et jouer à l’unisson.
On ne sait sur quel pied danser avec Valls, peut-être fait-il tout simplement partie de ces futurs transfuges prêts à coopérer avec « l’ennemi » de droite en acceptant une place de comète au gouvernement ? Difficile donc de coller une étiquette à ce personnage, même si, pour ceux qui ont de la bouteille, il en existe une qui n’est pas sans rappeler la source de la collaboration :
© Ghuvan'Marcu